Libre destinée ou destin arbitre !
Deus Tine Et
Ô toi qui écrit sur le grand rouleau,
Retiens ta plume, si demain tu me vois peiner
Préviens moi si je m’écarte de ma destinée
Et dictes moi la loi qui en fait mon lot.
Al. M 19-07-2006
Devant ce vide qu’est l’avenir, l’homme s’inquiète de ce qui pourra lui arriver. Il consulte sans cesse pour agir selon les meilleurs auspices, afin d’être pleinement sûr de sa réussite.
De tout temps et sous toutes les
formes l’Homme a désiré plus qu’ardemment maîtriser les astres et autres
arcanes divinatoires.
Car il se pose et se repose cette
même et unique question, inchangée sans doute depuis la nuit des temps, depuis
que l’homme est Homme, depuis qu’il a eu accès à la conscience de lui-même dans
l’univers et de sa singularité :
Sommes-nous
maître de notre Destin ?
Et de cette dernière, bien
évidemment, il en découle une montagne d’autres que chamanes, prêtres, druides
et bardes, oracles et Pitti et bien d’autres entités se servir pour obtenir le
pouvoir.
De plus cette question millénaire
est entrée dans l’inconscient collectif. Ne nous disons nous pas à certain
moment de nos vies qu’il faut attendre le BON
moment, car il y a un je-ne-sais-quoi
qui nous empêche de foncer tête bêche dans notre destinée. Et même en possédant
tous les tenants et aboutissants, il nous arrive de ne pas bouger le petit
doigt sans un signe propice que nous seul sommes capable d’identifier.
Et de tout époque nous avons vu
des grandes personnalités de pouvoir interroger les Oracles dès qu’ils le
pouvaient.
Bien connu dans notre antiquité
en Grèce avec la fameuse Pitti qui entrait en transe dans son temple lui-même
situé sur une brèche laissant échapper des gaz euphorisant. Mais aussi les
prêtres égyptiens, les mages Perse, les sacrifices humain Inca et Maya, le
vaudou et ses sorciers noir ou blanc, les druides celte, les clercs Nordiques,
les indiens avec leurs danses et transes chamanique et totémique, les chinois
avec entre autres les maîtres Zen, la lecture post cérémonie du thé… et chaque
tribus africaines, peuples de l’Asie, des îles océaniques… partout, en tout
lieu et de tout temps des hommes ont su mieux que d’autres interpréter
l’avenir. Avec l’aide des lectures et interprétations diverses : nuages,
rêves, marc de café, thé, osselets, abats, tarots, runes, astres, lignes de la
main, boule de cristal, colère du volcan, des forces de la nature, danses,
transes….
Soit depuis l’aube de la civilisation l’homme interroge, consulte, questionne, décrypte, attend et enfin agit pour maîtriser sa destinée et répondre ainsi à SA question.
Mais imaginons un instant l’impact d’une telle nouvelle :
Arthos, 15 ans presque Homme, s’en retourne du temple tout contrit de
la nouvelle qu’il en rapporte. Courrant à perdre son souffle rejoindre la
maison familiale pour s’égosiller de la sorte :
- Père, Père
…. !!! Pèèèèreeeee…..
- Qu’y a-t-il
Arthos ?
- Père les Oracles
ont enfin parlé, ils disent que le GRAND jour approche.
- …
- Ils disent aussi
que demain tout sera différent…
Et en effet le lendemain fut
forcément différent. Le village paisible jusqu’alors s’embrasa bien évidemment
à la lueur de cette nouvelle, pensant que les Dieux, LEURS DIEUX étaient enfin
avec eux et que ça allait changer, que tout allait changer.
Et quelque soit leur entreprise, Conquêtes lointaines, pèche miraculeuse, chasse
extraordinaire, récoltes abondantes, négociations commerciales ou de
territoires… cette nouvelle et donc quelque soit leur attente propre les
avait transformé. Car ils eurent enfin la force d’agir et purent en effet
changer cette journée qui s’annonçait des plus ordinaires en une plus
qu’exceptionnelle et quel qu’en soit les résultats.
Imaginons qu’ils meurent tous au
champ de bataille, en mer, dans un éboulement lors de leur divine chasse… ou
qu’ils rentrent en héros, la vie du village aura alors belle et bien changé et
demain sera en effet différent.
Aujourd’hui encore nous nous
interrogeons, nous tournons les yeux et les mains vers le ciel dès que le
besoin s’en fait sentir, peut-être pas pour une implication de telle envergure,
quoique parfois on se demanderait si certains chef d’état n’agissent pas encore
de la sorte… avons-nous donc changé depuis la Rome Antique, depuis la genèse,
depuis les balbutiements de l’humanité ?
Hormis le fait que nous sommes
passé de la logique d’une pléthore de divinité, demi-dieux et autres héros
après lesquels on leurs demandait aide, fortune et/ou vengeance, à un
monothéisme proclamé mais pluri disciplinaires.
Mais dans ce monothéisme il n’y a
pas qu’UN dieu, il y a deux intervenants majeurs qui participent à la maîtrise
de notre destinée.
D’un coté un Dieu bon mais
colérique, omniscient, omniprésent et omnipotent, qui a un régiment d’anges,
d’archanges et autres serviteurs pour le seconder, car on lui en demande
beaucoup et toujours plus, en plus d’être de plus en plus nombreux. Mais là à
la rigueur l’homme se nombrilise et ne voit que sa propre et unique
problématique.
De l’autre coté, quand les
réponses ne satisfassent pas l’auditeur ou pour bien d’autres raisons ce
dernier se tourne vers le Mal…. Brrrr tremblez, le vilain, la force obscure du
jeune Padawone qui se laisse tenter par la facilité car dur est le chemin vers la sagesse… ReBrrrrr… et passe alors avec le Diable un pacte pour
améliorer son sort, sa soit disant destinée. Mais c’est alors qu’il la scelle et
fige à tout jamais car en signant rouge sur blanc, il descendra tout droit en
enfer, cuire et rôtir le reste de son éternité. Enfin c’est ce que nous
enseigne Dantes.
Mais à la différence de ces nombreux panthéons avec leur déterminisme et leur fatalisme, les religions de livre dans leur berceau commun nous édicte le fait nouveau que Dieu nous aurait donné le Libre Arbitre.
Ce qui n’a pas empêché l’homme de douter, Pascal le premier suivit de près de Descartes, Voltaire et son candide et Diderot avec son Jacques le Fataliste et tous les Bons pensant comme St Augustin avec le prétendu Déterminisme de nos vies pour gagner notre place au Paradis…
Je pense, je suis – Je vis, je pense ? – Je pense que je vis ! – J’y suis !!! Gît reste.
Nous en sourions aujourd’hui de l’histoire d’Arthos, pensant que ça ne peut plus nous arriver, que ce soit un schéma passéiste, pensant que NOUS : Homo Modernus Evoluæ, sommes loin de cette allégorie.
Mais que le plus réticent et
incrédule de nous me contredise si, tous autant que nous sommes changeons notre
comportement lorsque même par le plus grand des hasards nous entendons ou lisons
notre horoscope.
Car en bon ou en mal, c’est de NOUS
qu’il parle et même si on y croit plus ou moins, on nous a dit, A NOUS,
qu’aujourd’hui était une journée exceptionnelle.
On s’attendra alors à ce qu’il se
passe quelque chose d’extraordinaire, toujours en bon ou en mal, et partout où
l’on posera le regard il y aura cette arrière pensée et on voudra y voir de
l’exceptionnel. Peut-être même jusqu’à ce que l’on s’endorme, nous y penserons
inconsciemment et on se dira soit que nous fûmes stupide d’y prêter gare, soit
qu’en effet il nous est arrivé plus de chose que dans une journée dite normale.
Et quelques soit notre forme de pensée, notre obédience, nos croyances personnelles et notre degré d’intégrité et d’intégrisme, nous nous sommes posé un jour cette question.
Alors suis-je maître de mon
destin ?
Ou
Suis-je contraint à réaliser
ma destinée ?
Suis-je libre de mes actes sans
qu’ils aient été prévus et écrits sur le grand rouleau ? Ou suis-je en
train d’accomplir l’œuvre et la volonté divine telle qu’elle m’a été donné de
vous la transmettre ???
Il faudrait interroger les frères Bogdanov su la question, j’aimerai bien connaître leur opinion sur ce sujet.
Al. M